Environ 20 % des Français de métropole ont déjà reçu au robinet une eau non conforme aux critères de qualité. Principale pollution : les résidus de pesticides, aussi appelés métabolites. Parmi eux, l’ESA métolachlore. Il s’agit d’un résidu du S-métolachlore, utilisé pour désherber les cultures de maïs notamment. Cette micro-particule, impossible à filtrer, est présente dans la quasi-totalité des cours d’eau bretons. En 2020, elle était retrouvée dans l’eau de 203 stations d’eau superficielle sur les 204 échantillonnées dans la région. Dans plus de 92% des cas, les résidus dépassaient le seuil réglementaire de présence dans l’eau potable.
La contamination à l’ESA métolachlore est révélatrice d’un problème plus large et tout aussi complexe : pesticides, ammoniaque, nitrates, polluants éternels… L’enjeu de la pollution de l’eau est énorme, et interroge les liens entre sphères scientifiques, médiatiques et politiques.
C’est le thème du projet breton interprofessionnel TISSAGE (TrIptyque Science Société pour AGir Ensemble), qui a rassemblé cette année chercheurs, futurs décideurs et journalistes. Porté par l’université de Rennes en collaboration avec l’IUT de journalisme de Lannion et l’EHESP de Rennes, il a pour objectif de permettre aux différents participants de partager leurs connaissances sur les enjeux liés à la gestion de l’eau, et de découvrir les contraintes et pressions exercées sur chacune des trois professions.
Les constats ressortant de ces diverses discussions ont mené à la rédaction d’articles, et à la production de contenus vidéos et radio par les étudiants en deuxième année de journalisme à l’IUT de Lannion. Acteurs de l’eau, fabrication des seuils réglementaires, conséquences sanitaires… Ce site explore les enjeux liés à l’ESA métolachlore et à la pollution de l’eau.